Tout savoir sur la conversion a l’agriculture biologique

Mode de production agricole prohibant l’usage de substances chimiques, l’agriculture biologique offre au consommateur des produits 100% Bio. Mais comment passer de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique ? Quelles sont les différentes étapes à suivre ?

S’informer

L’agriculteur souhaitant se convertir à l’agriculture biologique doit dans un premier temps collecter un maximum d’informations. Pour cela, il doit se rapprocher des agriculteurs bio déjà installés dans sa région. Importante source d’information, ces agriculteurs expérimentés pourront l’éclairer sur :

  • les conditions locales,
  • les bénéfices et défis potentiels à l’application des techniques d’agriculture biologiques,
  • les pièges à éviter,
  • les différentes étapes à franchir, en vous indiquant les actions prioritaires.

 

De ces échanges avec des personnes expérimentées, vous sortirez ragaillardi et bien informé. En tant qu’agriculteur, vous gagnerez également en expérience, en vous rapprochant des groupements promouvant l’agriculture Bio, les organisations à portées nationales, mais aussi régionales qui interviennent dans le domaine. Ces derniers pourront vous apporter une aide non négligeable.

Une fois que vous aurez l’ensemble des informations dont vous avez besoin, vous pouvez vous procurer tout le matériel nécessaire au démarrage de votre activité sur services agricoles en ligne Farmi. Il existe également de nombreux forums d’échange et de partage qui pourront vous orienter sur les bonnes adresses à connaître pour réussir votre conversion à l’agriculture biologique. De même, de nombreuses formations sont organisées par des Instituts Techniques pour apporter à ceux qui le souhaitent toutes les connaissances nécessaires pour se lancer dans l’agriculture Bio.

Quelles sont les principales informations dont vous aurez besoin ?

De manière générale, les personnes qui sont initiées à l’agriculture bio se posent des questions sur :

Les processus de fertilisation des sols ;

  • La santé des cultures ;
  • La santé des animaux d’élevage ;
  • La diversification de l’exploitation ;
  • La mise en valeur des produits Bio ;
  • La commercialisation des produits.

 

Chacune de ces étapes est nécessaire à une bonne reconversion.

Passer à l’action pour construire son projet

C’est l’étape au cours de laquelle l’agriculteur en quête de conversion passe du rêve ou à la concrétisation de son projet. De la conception au bilan, il doit rester concentré sur ses objectifs.

Avant de se lancer, l’une des étapes les plus importantes est la conception. Le futur agriculteur biologique doit prendre le temps de bâtir un projet concret et réaliste. Pour cela, il doit se poser les bonnes questions. Quelles cultures souhaite-t-il produire ? Que prévoit-il en faire ? Dispose-t-il d’une clientèle potentielle ? Comment pense-t-il les commercialiser ? De quels matériels aura-t-il besoin concrètement ? Il doit déjà à cette étape, chiffrer son investissement, afin d’avoir une estimation de son taux de rentabilité.

Se familiariser avec les pratiques de l’agriculture bio

Pour cela l’agriculteur doit sur une petite échelle commencer à tester certaines pratiques bio, afin de juger de leur pertinence dans son projet. En fonction du résultat, il peut au fur et à mesure augmenter l’échelle des tests. Il faut cependant souligner ici qu’il doit débuter par des pratiques à faibles risques, à faibles investissements, nécessitant peu de main d’œuvre et de connaissances pratiques. Ces essais dans la limite du possible devraient conduire à des résultats positifs sur une durée relativement courte. Comme pratiques à expérimenter à ses débuts, nous pouvons conseiller les processus biologiques suivants :

Le compostage

Répandre du compost dans les champs contribue fortement à faire croître les cultures et augmenter les rendements. Pour fabriquer du compost, il faut disposer d’une quantité suffisante de fumier animal et de matières végétales. En cas de difficulté dans l’approvisionnement en ces matières, l’agriculteur peut cultiver des légumineux à croissance rapide et produisant assez de biomasse. De même, il peut débuter un élevage (porc, moutons, vaches, etc.) lui permettant d’obtenir du fumier animal. Bien que nécessitant plus de connaissances et un peu de travail supplémentaire, son budget d’investissement est très faible. Les méthodes de fabrication des composts peuvent être apprises auprès d’agriculteurs plus expérimentés dans le domaine.

Le paillage

Le paillage consiste à recouvrir le sol de déchets végétaux (feuilles mortes, pailles, etc.), afin de la protéger et de limiter son envahissement par les mauvaises herbes. Cette technique peut être utilisée dans la grande majorité des cultures. Le principal frein à cette pratique est la difficulté d’obtenir des déchets végétaux en quantité appropriée.

L’engrais vert

La culture des légumineuses pour la production de biomasse qui sera incorporée au sol, est une pratique de plus en plus adoptée par les agriculteurs. Lorsqu’elle est bien exploitée, elle peut grandement fertiliser les sols. Ces engrais verts peuvent être cultivés de façon saisonnière, en alternance avec d’autres cultures ou en tant que jachères. Pour une meilleure efficacité, il est très important de s’informer sur les espèces les plus appropriées et leurs modes de gestion.

La lutte biologique contre les ravageurs

Elle se fait à l’aide des approches écologiques qui préconisent et permettent entre autres l’établissement d’un équilibre prédateurs/ravageurs. De même, la production de culture résistante doit être priorisée. Il existe néanmoins de nombreux autres variables qui peuvent intervenir dans la lutte contre les ravageurs :

  • La période de semis (lorsque la période est peu probable aux infestations) ;
  • La rotation des cultures ;
  • L’usage de barrières matérielles pour la protection des cultures contre les insectes et animaux nuisibles ;
  • L’usage des pièges à phéromones ;
  • L’adaptation de l’habitat à l’accueil des pollinisateurs.

 

Grâce à ces différentes techniques, vous n’aurez plus à utiliser de produits chimiques sur vos cultures.

La production de fourrage

Il est destiné aux animaux élevés par l’agriculteur et peut-être produit sur place, en plantant des légumineuses ou des graminées fourragères. Ces dernières peuvent être plantées entre les cultures produites ou en rotation avec ces dernières.

Faire le bilan

Au cours de ses nombreux tests réalisés avec les pratiques compatibles à l’agriculture Bio, le néo bio agriculteur doit consigner ses résultats. Les résultats consignés doivent être pris en compte, afin de voir dans un premier temps si la méthode convient à l’agriculteur dans un premier temps, puis à son exploitation (champs, ferme) et enfin à son budget prévisionnel. Une appréciation négative dans l’un de ces cas doit conduire l’agriculteur à se demander s’il est pertinent de poursuivre la pratique ou de l’arrêter. Dans un second temps, l’agriculteur doit juger les résultats apportés par ces pratiques d’un point de vue quantitatif. Il doit regarder si en termes de chiffre, la méthode répond à ses attentes, par rapport à l’investissement financier consenti. S’il y trouve son compte l’agriculteur peut déjà augmenter sa surface d’expérimentation dans l’espoir d’obtenir un meilleur résultat.